
Bien que le Prêt canadien à 0% soit terminé, obtenir des dizaines de milliers de dollars pour votre rénovation verte au Québec reste possible en misant sur le cumul stratégique des subventions existantes.
- La clé du succès n’est plus le prêt lui-même, mais un dossier de crédit impeccable (score supérieur à 680, ratios d’endettement maîtrisés) pour éviter les refus administratifs.
- Le cumul intelligent des programmes Rénoclimat, LogisVert et des aides municipales peut facilement permettre d’atteindre 15 000 $ à 22 000 $ en subventions directes.
Recommandation : La première étape non négociable est de vous inscrire au programme provincial Rénoclimat pour obtenir votre évaluation énergétique EnerGuide pré-travaux, la porte d’entrée à toutes les autres aides.
Vous avez entendu parler du fameux Prêt canadien pour des maisons plus vertes, promettant jusqu’à 40 000 $ sans intérêt pour vos rénovations écoénergétiques. L’idée de transformer votre maison en un modèle d’efficacité énergétique tout en bénéficiant d’un financement exceptionnel est séduisante. Pourtant, de nombreux propriétaires québécois se heurtent à une réalité complexe : des demandes refusées, des programmes qui semblent s’exclure mutuellement et une paperasse décourageante. Pire encore, depuis février 2024, ce programme de prêt fédéral a fermé ses portes aux nouvelles inscriptions, laissant beaucoup de projets en suspens.
Face à cette situation, il est facile de penser que l’âge d’or des aides est révolu. On se contente alors de viser une seule subvention, comme Rénoclimat, en espérant obtenir quelques milliers de dollars. Mais si la véritable clé n’était plus de chercher un prêt unique et miraculeux, mais de maîtriser l’art de cumuler intelligemment les nombreuses subventions provinciales, municipales et énergétiques qui, elles, sont toujours bien actives ? Si le secret pour obtenir non pas 5 000 $, mais 15 000 $, 20 000 $ ou plus, résidait dans la préparation d’un dossier « béton » et l’anticipation des pièges administratifs ?
Cet article n’est pas une simple liste des aides disponibles. C’est un guide stratégique pour le propriétaire québécois ambitieux. Nous allons décoder les vraies raisons des refus, vous montrer comment optimiser votre dossier financier, arbitrer entre les programmes restants et, surtout, orchestrer leur cumul pour maximiser chaque dollar de subvention. Oubliez la frustration du prêt fédéral manqué ; il est temps de bâtir votre plan de financement gagnant avec les puissants outils que le Québec met encore à votre disposition.
Cet article vous guidera à travers les étapes cruciales pour transformer votre projet de rénovation en un succès financier. Vous découvrirez comment structurer votre demande, quels programmes combiner et comment éviter les erreurs courantes qui mènent au refus.
Sommaire : Votre feuille de route pour un financement de rénovation verte optimisé au Québec
- Pourquoi votre demande de prêt SCHL à taux réduit est refusée malgré des travaux écoénergétiques ?
- Comment préparer votre dossier de crédit et vos documents pour un OUI en 48 heures ?
- Prêt SCHL versus Rénovert : lequel pour 60 000 $ de travaux avec revenu de 85 000 $/an ?
- L’erreur de demander Rénoclimat et prêt municipal qui s’excluent mutuellement selon les règles
- Quel mois soumettre votre demande de prêt : avril ou octobre selon les cycles budgétaires ?
- Pourquoi cumuler 3 programmes peut vous donner 22 000 $ au lieu des 8 000 $ d’un seul ?
- Monter votre dossier seul ou payer un expert : quel choix pour une rénovation à 4 volets ?
- Comment obtenir 15 000 $ d’aides pour une rénovation de 50 000 $ au Québec ?
Pourquoi votre demande de prêt SCHL à taux réduit est refusée malgré des travaux écoénergétiques ?
Avant même la fermeture du Prêt canadien pour des maisons plus vertes, de nombreux propriétaires québécois voyaient leur demande refusée, créant une grande frustration. Comprendre ces motifs de refus est essentiel, car les mêmes critères s’appliquent souvent pour obtenir l’approbation d’autres formes de financement ou même pour la validation de votre dossier par les partenaires des programmes de subvention. Le problème ne vient que rarement de la pertinence de vos travaux écoénergétiques.
Les véritables points de blocage sont presque toujours d’ordre administratif et financier. Les prêteurs et organismes évaluent avant tout votre capacité à gérer un projet et à rembourser une dette, même à 0%. Trois erreurs majeures sont responsables de la majorité des échecs :
- Un score de crédit insuffisant : C’est le premier filtre. Penser qu’un projet « vert » vous exempte des exigences de base est une erreur. La SCHL exige maintenant un pointage de crédit minimum de 680, une hausse notable par rapport aux 600 points requis auparavant. Un score inférieur signale un risque pour le prêteur, peu importe la qualité de votre projet de rénovation.
- Des ratios d’endettement trop élevés : Votre enthousiasme pour les rénovations ne doit pas aveugler la réalité mathématique. Au Canada, deux ratios sont scrutés à la loupe : l’amortissement brut de la dette (ABD), qui ne doit pas dépasser 32% de votre revenu brut, et l’amortissement total de la dette (ATD), qui doit rester sous la barre des 40% à 44%. Si vos dettes actuelles (hypothèque, auto, cartes de crédit) vous placent déjà à la limite, une nouvelle demande de financement sera automatiquement rejetée.
- Une situation professionnelle jugée « à risque » : Même avec un bon revenu, les travailleurs autonomes ou contractuels peuvent faire face à une méfiance accrue de la part des institutions financières. Sans la stabilité d’un T4 régulier, votre dossier doit être encore plus solide pour prouver la constance de vos revenus sur plusieurs années.
Finalement, un dossier incomplet ou mal présenté est une cause fréquente de refus. Des documents manquants, des soumissions d’entrepreneurs vagues ou une description de projet floue suffisent à mettre votre demande sur la pile du « non ». Le succès ne dépend pas seulement de ce que vous voulez faire, mais de la rigueur avec laquelle vous le présentez.
Comment préparer votre dossier de crédit et vos documents pour un OUI en 48 heures ?
L’idée d’un « oui en 48 heures » est ambitieuse, surtout quand on sait que les délais actuels de traitement peuvent atteindre 31 jours selon la SCHL. Cependant, un dossier parfaitement préparé, un « dossier béton », peut considérablement accélérer le processus de décision en éliminant tous les allers-retours et les demandes de clarification. La clé est l’anticipation : vous devez fournir tout ce dont l’analyste a besoin, avant même qu’il ne le demande.
La préparation ne commence pas au moment de remplir le formulaire, mais des mois à l’avance, avec l’optimisation de votre santé financière. Vérifiez votre cote de crédit auprès d’Equifax ou TransUnion. Si elle est inférieure à 680, prenez des mesures pour l’améliorer : payez vos soldes de carte de crédit, assurez-vous qu’il n’y a pas d’erreurs sur votre rapport et évitez de faire de nouvelles demandes de crédit qui pourraient temporairement abaisser votre score.

Une fois votre situation financière optimisée, le rassemblement des documents devient l’étape centrale. L’organisation et la clarté sont vos meilleurs atouts. Chaque document doit être impeccable et facilement accessible. Voici la checklist essentielle pour un dossier qui inspire confiance :
- Rapport EnerGuide pré-travaux : C’est le document fondateur de votre projet. Il est obligatoire et doit être obtenu avant toute chose via le programme Rénoclimat.
- Soumissions détaillées d’entrepreneurs : Fournissez des soumissions claires et complètes pour toutes les rénovations admissibles que vous prévoyez. Les devis vagues sont un drapeau rouge.
- Preuves d’identité et de propriété : Une photo de votre permis de conduire et votre relevé de taxe foncière le plus récent.
- Preuves de revenus : Votre dernier T4 et/ou une lettre d’emploi confirmant votre salaire et votre poste. Pour les travailleurs autonomes, les déclarations de revenus des deux dernières années sont indispensables.
- Lettre de présentation du projet : Un document souvent négligé mais puissant. Expliquez en une page la nature de votre projet, les économies d’énergie attendues (le ROI énergétique) et votre motivation. C’est votre chance d’humaniser votre demande.
En présentant un dossier complet et organisé, vous démontrez votre sérieux et votre maîtrise du projet, deux qualités hautement valorisées par les organismes prêteurs et les gestionnaires de programmes de subvention.
Prêt SCHL versus Rénovert : lequel pour 60 000 $ de travaux avec revenu de 85 000 $/an ?
La question de choisir entre le Prêt SCHL (associé au Prêt canadien pour des maisons plus vertes) et les programmes provinciaux comme Rénovert (aujourd’hui intégré dans Rénoclimat) était au cœur des stratégies de financement il y a encore peu de temps. Cependant, le paysage a radicalement changé. Pour un projet de 60 000 $ avec un revenu annuel de 85 000 $, l’arbitrage n’est plus le même, car l’une des options principales a disparu.
Le point le plus important à comprendre aujourd’hui est que le Prêt canadien pour des maisons plus vertes a cessé d’accepter de nouvelles demandes le 19 février 2024. Par conséquent, l’option d’un prêt fédéral sans intérêt allant jusqu’à 40 000 $ n’est plus sur la table pour les nouveaux projets. La question n’est donc plus de choisir, mais de se concentrer sur les programmes québécois qui, eux, restent pleinement actifs.
Le programme Rénoclimat, administré par Transition énergétique Québec, devient ainsi la pierre angulaire de votre stratégie. Contrairement au prêt fédéral, Rénoclimat n’est pas un prêt, mais une subvention directe. Cela signifie que vous recevez de l’argent après la fin des travaux, ce qui a un impact positif sur votre flux de trésorerie, au lieu d’ajouter un remboursement mensuel. Le tableau suivant met en lumière les différences fondamentales entre ce qu’étaient ces deux programmes.
Le tableau ci-dessous, bien que mentionnant un programme fédéral clos, reste essentiel pour comprendre le changement de paradigme. Il illustre pourquoi toute votre attention doit désormais se porter sur les subventions provinciales comme Rénoclimat. La comparaison est éclairante et confirme la nouvelle orientation stratégique à adopter, comme le détaille une analyse de la transition entre les programmes.
| Critère | Prêt SCHL Maisons plus vertes | Rénoclimat (remplace Rénovert) |
|---|---|---|
| Montant maximum | Jusqu’à 40 000 $ sans intérêt | Jusqu’à 5 600 $ en subventions |
| Type d’aide | Prêt sans intérêt sur 10 ans | Subvention directe |
| Délai d’obtention | Fonds après travaux complétés | Après évaluation post-travaux |
| Date limite inscription | Fermé depuis le 19 février 2024 | Aucune date de fin prévue |
| Impact cash-flow immédiat | Négatif (remboursement mensuel) | Positif (argent reçu) |
Pour votre projet de 60 000 $, la stratégie n’est donc plus d’obtenir un gros prêt à 0%, mais de financer vos travaux via des moyens plus traditionnels (marge de crédit hypothécaire, prêt personnel) et de réduire le coût total grâce au cumul des subventions, dont Rénoclimat est le chef de file.
L’erreur de demander Rénoclimat et prêt municipal qui s’excluent mutuellement selon les règles
Naviguer dans l’écosystème des aides à la rénovation au Québec ressemble parfois à un jeu de stratégie où certaines combinaisons sont gagnantes et d’autres, bloquantes. L’une des erreurs les plus coûteuses est de postuler à des programmes sans vérifier leur compatibilité. Penser que « plus on demande, plus on a de chances » est un mythe qui peut vous faire perdre des milliers de dollars.
La règle d’or à retenir est la suivante : au Québec, vous devez presque systématiquement vous inscrire au programme Rénoclimat pour devenir éligible à d’autres initiatives, y compris les subventions fédérales (lorsqu’elles sont actives) et certaines aides municipales. Rénoclimat n’est pas juste un programme parmi d’autres ; c’est la porte d’entrée officielle. L’évaluation énergétique EnerGuide que vous obtenez via Rénoclimat est le passeport indispensable pour la plupart des autres guichets.
Le principal piège concerne les programmes de financement municipaux. Certaines municipalités offrent des prêts ou des subventions pour des travaux de rénovation, mais leurs règles peuvent stipuler une non-compatibilité avec les programmes provinciaux. Demander une aide municipale en premier pourrait vous rendre inéligible à Rénoclimat, et par conséquent, à toutes les autres aides qui en découlent (comme LogisVert, Chauffez Vert, etc.). L’ordre de vos démarches est donc capital. Il faut toujours commencer par vérifier les règles de cumul spécifiques auprès de votre municipalité. En cas de doute, la priorité absolue est de sécuriser votre inscription à Rénoclimat. Il est également important de noter que les participants éligibles au Québec ont jusqu’au 30 septembre 2025 pour faire l’évaluation énergétique post-travaux pour les projets en cours, ce qui souligne l’importance de bien gérer son calendrier.
Pour y voir plus clair, voici un guide de compatibilité simplifié des principaux programmes :
- Rénoclimat : La base. Compatible avec la plupart des autres aides.
- LogisVert (Hydro-Québec) : Souvent cumulable avec Rénoclimat pour des travaux comme l’installation de thermopompes (vérifier les conditions en vigueur).
- Chauffez vert : Programme distinct visant spécifiquement le remplacement des systèmes de chauffage au mazout ou au propane. Généralement cumulable.
- Programmes municipaux : Compatibilité à vérifier au cas par cas. C’est le point de vigilance numéro un.
Quel mois soumettre votre demande de prêt : avril ou octobre selon les cycles budgétaires ?
Dans le monde des subventions gouvernementales, le timing n’est pas un détail, c’est une composante stratégique de votre succès. Soumettre votre dossier au bon moment peut faire la différence entre une approbation rapide et une place sur une liste d’attente, voire un refus faute de budget. Comprendre les cycles budgétaires des programmes est une astuce d’initié qui maximise vos chances.
Les programmes gouvernementaux fonctionnent avec des budgets annuels alloués. L’année fiscale du gouvernement du Québec commence le 1er avril. Cela signifie qu’en début de cycle, en avril ou mai, les enveloppes budgétaires sont généralement pleines. Une demande bien préparée soumise à ce moment-là a de fortes chances d’être traitée avec des fonds disponibles. À l’inverse, en fin d’année fiscale (février-mars) ou même en fin d’année civile (octobre-novembre), les budgets peuvent être épuisés, entraînant des retards ou des reports.
Un exemple concret illustre parfaitement ce phénomène. Le programme Rénoclimat a annoncé que l’installation de thermopompes ne serait plus éligible aux subventions après le 30 septembre 2024. Cette décision est directement liée à la nécessité de respecter le budget alloué au programme. Cela suggère que les fonds ne sont pas illimités et que les demandes sont triées ou limitées en fonction des disponibilités budgétaires. Demander tôt dans l’année fiscale (printemps) place votre dossier en haut de la pile, avant que l’enveloppe ne commence à se vider.

Par conséquent, la meilleure stratégie est de planifier votre projet pour que la soumission de vos demandes de subventions coïncide avec le début du cycle budgétaire. Cela implique d’anticiper :
- Hiver (janvier-mars) : Faites vos recherches, contactez les entrepreneurs pour des soumissions et planifiez votre évaluation énergétique pré-travaux avec Rénoclimat.
- Printemps (avril-mai) : Une fois votre rapport EnerGuide en main et les soumissions finalisées, soumettez officiellement vos demandes de subventions. Les budgets sont frais.
- Été/Automne : Réalisez vos travaux.
Attendre octobre pour soumettre votre demande vous fait courir le risque que le programme ait déjà atteint son quota pour l’année, comme le suggère la gestion serrée des fonds observée par les ajustements récents du programme Rénoclimat. L’adage « l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt » s’applique parfaitement ici.
Pourquoi cumuler 3 programmes peut vous donner 22 000 $ au lieu des 8 000 $ d’un seul ?
L’erreur la plus commune chez les propriétaires qui se lancent dans une rénovation verte est de penser en silo. Ils se concentrent sur un seul programme, souvent le plus connu comme Rénoclimat, et se satisfont de l’aide obtenue, même si elle semble modeste. Pourtant, la véritable puissance financière se trouve dans le cumul stratégique. En orchestrant intelligemment plusieurs programmes, vous pouvez transformer une aide de 8 000 $ en un montage financier dépassant les 20 000 $.
Le secret est de voir votre projet non pas comme une seule rénovation, mais comme un ensemble de travaux distincts, où chaque volet peut être éligible à une aide spécifique. Par exemple, l’isolation de vos combles, le changement de vos fenêtres et l’installation d’une thermopompe sont trois projets en un. Chacun peut potentiellement débloquer une subvention différente.
L’exemple du « combo ultime » au Québec est éloquent. Un propriétaire avisé peut combiner plusieurs couches d’aides. Les propriétaires peuvent recevoir jusqu’à 5 600 $ via la combinaison des subventions provinciale et fédérale (quand cette dernière est active, incluant 600 $ pour l’évaluation). En ajoutant à cela les subventions de LogisVert d’Hydro-Québec pour une thermopompe et les crédits d’impôt provinciaux, il est tout à fait réaliste de viser un total bien plus élevé. Le tableau suivant décompose un scénario de cumul maximal.
Ce calcul montre comment différentes briques de financement peuvent s’assembler pour construire un soutien financier substantiel. Chaque ligne représente une opportunité que vous laisseriez sur la table en ne visant qu’un seul programme.
| Programme | Type de travaux | Montant Potentiel |
|---|---|---|
| Rénoclimat provincial | Isolation, étanchéité, fenêtres | ~5 000 $ |
| Subvention fédérale (si applicable) | Amélioration énergétique globale | ~5 000 $ |
| LogisVert Hydro-Québec | Thermopompe certifiée | ~4 000 $ |
| Chauffez vert | Remplacement système mazout | ~4 000 $ |
| Crédits municipaux | Variable selon la municipalité | ~2 000 $ à 4 000 $ |
| Total potentiel | ~20 000 $ à 22 000 $ |
La leçon est claire : ne vous contentez pas de la première aide venue. Pensez en termes de « stacking » ou d’empilement de subventions. Chaque travaux prévu est une clé potentielle pour un nouveau guichet de financement. C’est en devenant l’architecte de votre propre montage financier que vous passerez d’une simple aide à un financement massif de votre projet.
Monter votre dossier seul ou payer un expert : quel choix pour une rénovation à 4 volets ?
Face à la complexité d’un projet de rénovation à plusieurs volets (par exemple : isolation, fenêtres, chauffage et ventilation), une question légitime se pose : dois-je naviguer seul dans ce labyrinthe administratif ou faire appel à un expert, comme un conseiller en efficacité énergétique ou un accompagnateur spécialisé ? La réponse dépend entièrement de votre profil, de votre temps disponible et de votre tolérance au risque administratif.
L’option « Do It Yourself » est séduisante pour son absence de coût initial. Si vous êtes organisé, à l’aise avec la paperasse et que vous avez du temps à y consacrer (comptez au moins 10 à 20 heures de travail administratif), monter votre dossier seul est tout à fait réalisable. L’étape initiale, l’évaluation Rénoclimat, est un service encadré par le gouvernement. Selon le guide du programme, les frais exigés pour une évaluation Rénoclimat sont fixes, autour de 150 $ plus taxes, un coût qui est de toute façon à votre charge. La gestion autonome implique de coordonner vous-même les entrepreneurs, de vous assurer que les travaux respectent les normes, de conserver méticuleusement toutes les factures et de planifier l’évaluation post-travaux.
Cependant, pour un projet complexe avec cumul de 3 ou 4 programmes, l’aide d’un expert peut s’avérer être un investissement très rentable. Un bon conseiller connaît les subtilités de chaque programme, les erreurs à ne pas commettre, et peut optimiser votre projet pour maximiser les subventions. Il peut vous faire économiser un temps précieux et, surtout, éviter des erreurs coûteuses qui pourraient vous priver de milliers de dollars. Payer quelques centaines de dollars à un expert pour en sécuriser 20 000 $ est un calcul qui mérite réflexion. Pour savoir si vous êtes prêt à gérer seul, cet audit rapide peut vous éclairer.
Votre plan d’action pour l’auto-évaluation de votre projet
- Disponibilité : Avez-vous au moins 10 heures à consacrer purement à la recherche, la lecture des guides de programme et la préparation des formulaires ?
- Compétences techniques : Êtes-vous à l’aise pour lire et comprendre un rapport EnerGuide, analyser des devis techniques d’entrepreneurs et déchiffrer les critères d’éligibilité ?
- Rigueur administrative : Pouvez-vous vous engager à conserver, classer et numériser tous les reçus, factures, photos avant/après et communications relatives à vos travaux pendant plusieurs mois ?
- Connaissances financières : Comprenez-vous la différence entre les ratios d’endettement (ABD/ATD) et savez-vous comment votre cote de crédit impacte votre dossier ?
- Coordination : Êtes-vous en mesure de gérer le calendrier et de coordonner vous-même les visites de l’évaluateur Rénoclimat avant et après les travaux, ainsi que les plannings des différents entrepreneurs ?
Si vous avez répondu « non » à deux de ces questions ou plus, faire appel à un expert pourrait non seulement vous simplifier la vie, mais aussi maximiser le rendement financier de votre projet.
À retenir
- Le Prêt Canadien à 0% étant clos, la stratégie de financement repose désormais sur le cumul intelligent des subventions provinciales (Rénoclimat) et autres aides.
- Rénoclimat est la porte d’entrée obligatoire pour la majorité des programmes ; l’évaluation énergétique pré-travaux est votre première action concrète.
- La solidité de votre dossier financier (score de crédit > 680, ratios d’endettement maîtrisés) est aussi cruciale pour le succès que la nature des travaux eux-mêmes.
Comment obtenir 15 000 $ d’aides pour une rénovation de 50 000 $ au Québec ?
Atteindre un objectif de 15 000 $ d’aides pour un projet de 50 000 $ peut sembler ambitieux, mais c’est un résultat tout à fait réaliste pour un propriétaire québécois qui suit une méthode rigoureuse. Le secret ne réside pas dans une formule magique, mais dans l’exécution parfaite d’un plan d’action en cinq jalons. Ce parcours transforme une liste de souhaits de rénovation en un projet financé et optimisé.
L’expérience d’une famille québécoise ayant réussi ce parcours est éclairante. Pour leur projet de 50 000 $, ils n’ont pas visé une seule aide, mais ont orchestré un cumul. En combinant la subvention Rénoclimat (pour l’isolation et l’étanchéité), la subvention fédérale qui était alors disponible (pour l’amélioration globale), l’aide LogisVert (pour une nouvelle thermopompe) et des crédits de leur municipalité, ils ont obtenu exactement 15 000 $ d’aides directes, réduisant le coût net de leur projet de 30%.
Ce succès n’est pas le fruit du hasard. Il découle du respect scrupuleux d’un « sentier des aides », un processus que tout propriétaire peut suivre. Voici les cinq jalons incontournables pour structurer votre démarche et maximiser vos chances de succès, en vous basant sur les programmes disponibles.
- Jalon 1 : L’évaluation pré-travaux (Le Point de Départ Obligatoire). Avant même de contacter un entrepreneur ou d’acheter un seul clou, vous devez vous inscrire à Rénoclimat et faire réaliser une évaluation énergétique de votre maison par un conseiller accrédité. Ce rapport est votre carte au trésor : il identifiera les travaux les plus rentables énergétiquement et donc, les plus subventionnables.
- Jalon 2 : L’analyse stratégique du rapport. Ne vous contentez pas de lire le rapport. Analysez-le pour identifier les travaux admissibles aux différents programmes (Rénoclimat, LogisVert, etc.). Priorisez les travaux qui offrent le meilleur retour sur investissement énergétique et financier.
- Jalon 3 : La soumission des demandes. Une fois votre plan de travaux défini, obtenez des soumissions détaillées d’entrepreneurs qualifiés. Utilisez ces documents pour soumettre officiellement vos demandes de subventions auprès des différents programmes, en respectant l’ordre de priorité (Rénoclimat en premier).
- Jalon 4 : La réalisation et la documentation des travaux. Faites réaliser les rénovations en vous assurant de respecter les normes d’éligibilité. La discipline est ici votre meilleure alliée : conservez absolument toutes les factures, les reçus et prenez des photos avant, pendant et après les travaux. Cette documentation est votre preuve.
- Jalon 5 : L’évaluation post-travaux et la réclamation. Une fois les travaux terminés, contactez à nouveau votre évaluateur Rénoclimat pour l’évaluation post-travaux. Celle-ci inclura un test d’infiltrométrie pour mesurer concrètement l’amélioration de l’efficacité énergétique. Ce rapport final est la clé qui débloquera le versement de vos subventions.
En suivant ces étapes avec méthode, vous ne laissez rien au hasard. Vous construisez un dossier solide, preuve de votre sérieux, et vous vous positionnez pour recevoir le maximum d’aides auxquelles vous avez droit.
Maintenant que vous avez la feuille de route complète, l’étape suivante consiste à passer à l’action. Commencez dès aujourd’hui par la première étape cruciale et non négociable : prenez rendez-vous pour votre évaluation énergétique pré-travaux avec le programme Rénoclimat.