Publié le 15 mars 2024

En résumé :

  • Le succès d’une douche plain-pied ne repose pas sur la céramique, mais sur le système d’étanchéité invisible en dessous.
  • Une pente minimale de 2% (1/4 de pouce par pied) vers le drain n’est pas une suggestion, mais une exigence absolue du Code pour éviter la stagnation de l’eau.
  • L’utilisation d’un système complet comme Schluter-KERDI, incluant les bandes et les coins préformés, est la meilleure assurance contre les infiltrations.
  • Le choix entre un drain linéaire et un drain ponctuel influence directement la complexité de la pente et le type de céramique utilisable.
  • Planifier les renforts pour les futures barres d’appui dès la construction est un geste simple qui garantit la sécurité et l’évolutivité de votre salle de bain.

Vous rêvez d’une douche à l’italienne, épurée et moderne, pour votre projet de rénovation au Québec. L’image est belle : un sol continu, un design minimaliste, une accessibilité parfaite. Mais derrière l’esthétique se cache une crainte bien réelle, celle qui hante bien des propriétaires et des entrepreneurs : l’infiltration d’eau. On entend tous des histoires d’horreur de moisissures cachées derrière les murs, de planchers qui pourrissent et de réparations qui coûtent une fortune.

Le réflexe commun est de se concentrer sur le choix de la céramique ou la couleur des joints. On pense que la qualité de la pose du carreau garantit l’étanchéité. C’est la première et la plus grave des erreurs. Le carrelage et le coulis ne sont pas, et ne seront jamais, 100% imperméables. Ils ne sont que la finition visible d’un système bien plus complexe qui se joue en dessous.

La véritable clé n’est donc pas dans ce que l’on voit, mais dans ce qui est méticuleusement construit et caché. Installer une douche plain-pied n’est pas une affaire de décoration, mais une science de la gestion de l’eau. Chaque étape, de la préparation du sous-plancher à la pose de la membrane, est une ligne de défense critique. Il faut penser comme un plombier, pas comme un designer : l’objectif n’est pas de créer une surface, mais de construire une forteresse d’étanchéité capable de contenir et de diriger chaque goutte d’eau vers le drain, sans faute.

Ce guide est conçu pour vous armer des connaissances techniques nécessaires pour superviser ou réaliser une installation à l’épreuve des catastrophes. Nous allons décortiquer les points de rupture critiques, des fondations de la pente jusqu’aux solutions pour les sous-sols les plus contraignants, pour que votre investissement soit synonyme de tranquillité d’esprit pour les décennies à venir.

Pour vous guider à travers les étapes cruciales de ce projet technique, cet article est structuré pour aborder chaque défi de manière méthodique. Le sommaire ci-dessous vous donnera un aperçu complet des points que nous allons couvrir pour garantir le succès de votre installation.

Pourquoi 40% des douches à l’italienne mal faites créent des dégâts d’eau de 8 000 $ ?

L’attrait esthétique de la douche à l’italienne cache une réalité brutale : une installation bâclée est une bombe à retardement financière. Le problème ne vient pas de la céramique que vous choisissez, mais de la physique de l’eau, qui est impitoyable. L’eau s’infiltre par la moindre faiblesse : un coin mal scellé, une jonction mur-sol imparfaite ou une membrane percée. Une fois derrière les carreaux, elle s’attaque lentement mais sûrement à la structure de votre maison. Ce n’est pas une question de « si », mais de « quand » les problèmes apparaîtront.

Les conséquences sont souvent invisibles pendant des mois, voire des années. L’humidité stagnante favorise la prolifération de moisissures noires toxiques dans les murs et sous le plancher, un risque sérieux pour la santé des occupants. Pendant ce temps, les matériaux de structure (bois, gypse) gorgés d’eau se dégradent, compromettant l’intégrité de votre bâtiment. Lorsque les premiers signes apparaissent – une odeur de moisi, des taches sur le plafond de l’étage inférieur, un plancher qui gondole – le mal est déjà profond.

La facture pour réparer de tels dommages est salée. Il ne s’agit pas simplement de remplacer quelques carreaux. Il faut démolir, décontaminer, reconstruire la structure et refaire l’intégralité du système d’étanchéité. Au Canada, les coûts de restauration après ce type de sinistre sont considérables; un dégât d’eau moyen coûte entre 8 000 $ et 15 000 $, et ce chiffre peut grimper rapidement si la structure est atteinte. De plus, plusieurs polices d’assurance habitation excluent les dommages graduels causés par une infiltration lente, vous laissant seul avec la facture.

Étude de cas : l’erreur de conception qui a coûté cher

Un cas documenté au Québec illustre parfaitement ce risque. Sur un chantier de rénovation, l’absence de décaissement adéquat du plancher n’a pas permis de créer la pente minimale requise. Combinée à une étanchéité défaillante aux jonctions critiques entre les murs et le sol, cette erreur a provoqué des infiltrations massives dans le sous-plancher. La réparation a exigé une démolition complète de la douche, une décontamination professionnelle des moisissures et la reconstruction de la structure, engendrant des coûts de plusieurs milliers de dollars non couverts par l’assurance de base.

Investir dans une méthode d’installation rigoureuse dès le départ n’est donc pas une dépense, mais la meilleure assurance contre un désastre financier et sanitaire. La maîtrise des techniques que nous allons voir est votre principale protection.

Comment poser votre membrane Schluter ou Kerdi en 7 étapes sans fuite garantie ?

La membrane d’étanchéité est le cœur de votre forteresse. C’est elle, et non la céramique, qui garantit que pas une seule goutte d’eau n’atteindra la structure de votre maison. Des systèmes comme Schluter-KERDI sont devenus la norme au Québec pour leur fiabilité, mais leur efficacité dépend entièrement d’une pose méticuleuse. Oublier une étape ou prendre un raccourci, c’est comme laisser une porte ouverte lors d’un déluge. Le secret réside dans le traitement des points faibles : les joints, les coins et les passages de tuyauterie.

Le principe est simple : créer une « cuve » continue et parfaitement scellée. La membrane elle-même est imperméable, mais les zones de chevauchement et les angles sont les points de rupture critiques. C’est pourquoi l’utilisation des bandes de jointoiement (comme la KERDI-BAND) et des coins préformés n’est pas une option, mais une obligation. Chaque jonction doit être recouverte et noyée dans le ciment-colle, assurant une fusion complète des pièces et une étanchéité absolue sur toute la surface.

L’un des détails les plus souvent négligés est le choix du ciment-colle. Pour poser la membrane KERDI, il est impératif d’utiliser un ciment-colle non modifié. Un ciment-colle modifié a besoin d’air pour sécher correctement. Pris en sandwich entre la membrane et un panneau imperméable (comme un panneau de ciment), il ne sèchera jamais complètement, ce qui peut mener à un échec d’adhérence. Suivre les recommandations du fabricant à la lettre est votre seule garantie de succès.

Détail de l'installation d'une membrane Kerdi aux coins et jonctions d'une douche

Comme le montre cette image, une attention particulière doit être portée aux coins, où les risques d’infiltration sont les plus élevés. L’utilisation de pièces préformées assure une couverture parfaite et uniforme, impossible à répliquer manuellement avec la même fiabilité. En suivant le guide d’installation officiel, vous transformez une série de matériaux en un système d’étanchéité intégré et infaillible. Voici les étapes clés recommandées par le fabricant Schluter Systems au Canada.

Plan d’action : Votre installation de membrane KERDI, étape par étape

  1. Application du ciment-colle : Appliquez une couche de ciment-colle non modifié avec une truelle à dents en V de 1/4″ x 3/16″ (6 mm x 5 mm) sur le support propre et stable.
  2. Pose de la membrane : Déroulez la membrane KERDI et ancrez-la fermement dans le ciment-colle frais à l’aide d’une truelle plate, en chassant les bulles d’air.
  3. Traitement des joints et coins : Appliquez la bande KERDI-BAND sur tous les joints avec un chevauchement d’au moins 2 pouces et utilisez les coins préformés KERDI-KERECK pour les angles intérieurs et extérieurs.
  4. Scellement des passages : Utilisez les sceaux KERDI-SEAL-PS (pour les tuyaux) ou KERDI-KM (pour les sorties de robinet) pour garantir une étanchéité parfaite autour de la plomberie.
  5. Temps de durcissement : Laissez le ciment-colle durcir pendant un minimum de 24 heures avant de poursuivre. Cette attente est non négociable.
  6. Test d’étanchéité : Bouchez le drain et remplissez la base de la douche avec de l’eau. Laissez reposer pendant 24 heures pour vérifier l’absence de toute fuite. C’est votre test final avant de recouvrir votre travail.
  7. Pose des carreaux : Une fois le test réussi, vous pouvez poser les carreaux directement sur la membrane avec un ciment-colle approprié, en suivant les instructions du fabricant.

Drain linéaire versus drain ponctuel : quel système pour une pente optimale ?

Le choix du drain n’est pas qu’une question de style; il dicte toute la géométrie de votre plancher de douche. Cette décision, prise en tout début de projet, aura des répercussions sur la complexité des travaux, le coût et même le type de céramique que vous pourrez installer. Au Québec, on voit de plus en plus les deux types, mais ils répondent à des logiques de construction très différentes.

Le drain ponctuel (ou central) est l’option traditionnelle. Il requiert une pente en « pointe de diamant », c’est-à-dire que le sol doit être incliné depuis les quatre côtés vers le centre. Cette géométrie complexe rend difficile, voire impossible, l’utilisation de carreaux de grand format, car ils ne peuvent pas épouser la cassure des pentes multiples. On doit alors se tourner vers de la mosaïque ou des carreaux plus petits, ce qui signifie plus de joints de coulis à entretenir.

Le drain linéaire, quant à lui, est une révolution en matière de conception. Placé le long d’un mur, il ne nécessite qu’une pente unique et uniforme sur toute la surface du plancher de la douche. C’est une simplification majeure des travaux de maçonnerie. Cette surface plane permet l’utilisation de carreaux de très grand format, créant une esthétique épurée avec un minimum de joints. C’est la solution idéale pour un look contemporain et un entretien facilité. De plus, son débit d’évacuation est souvent supérieur, ce qui est un atout pour les douches à grand débit comme les douches pluie.

Le choix dépendra donc de vos priorités : l’esthétique, le budget ou la facilité d’installation. Le tableau suivant résume les avantages et inconvénients de chaque système pour vous aider à prendre une décision éclairée.

Comparatif des systèmes de drainage pour douche italienne
Critère Drain linéaire Drain ponctuel
Coût d’installation 1 200 $ – 2 000 $ 800 $ – 1 200 $
Complexité de la pente Simple (1 direction) Complexe (4 directions)
Débit d’évacuation 60-80 L/min 40-50 L/min
Compatibilité carreaux grand format Excellente Limitée
Entretien Accès facile sur toute la longueur Point unique d’accès

En fin de compte, si le budget le permet, le drain linéaire offre une flexibilité de design et une performance supérieure qui en font un investissement judicieux pour une salle de bain moderne et durable.

L’erreur fatale de la pente insuffisante qui laisse 2 litres d’eau stagner après chaque douche

Voici la règle d’or que tout bon entrepreneur au Québec connaît par cœur : l’eau ne ment jamais. Si vous ne lui donnez pas un chemin clair et direct vers le drain, elle trouvera un autre endroit où aller, ou pire, elle restera sur place. Une pente de douche insuffisante est la cause numéro un de l’échec des douches à l’italienne. Ce n’est pas un petit défaut esthétique; c’est un vice de construction qui garantit l’apparition de problèmes graves.

Une flaque d’eau qui stagne après chaque utilisation est bien plus qu’un simple désagrément. Cette eau stagnante est un bouillon de culture idéal pour les bactéries et les moisissures. Elle s’infiltre dans les joints de coulis, les maintenant perpétuellement humides et favorisant leur décoloration et leur dégradation. À terme, cette humidité constante attaque la membrane d’étanchéité elle-même et crée un environnement propice au développement de moisissures sous la céramique.

Le Code de construction du Québec est très clair à ce sujet pour une raison. Il exige une pente minimale pour assurer une évacuation complète et rapide. La norme est une inclinaison de 1/4 de pouce par pied linéaire (environ 2%). Cela signifie que pour chaque pied de distance par rapport au drain, le sol doit descendre d’un quart de pouce. Sur une douche de 4 pieds de profondeur, le point le plus éloigné du drain doit donc être 1 pouce plus haut que le drain. Ça peut paraître peu, mais c’est la différence entre une douche qui s’assèche rapidement et une pataugeoire permanente.

Vérification de la pente d'une douche italienne avec un niveau et une règle

La vérification de cette pente n’est pas une option. Elle doit être faite méticuleusement avant de poser le premier carreau, comme illustré ci-dessus. Une fois la céramique posée, il est trop tard. Utiliser un niveau de 4 pieds est la méthode la plus fiable. Placé sur le sol, la bulle doit clairement indiquer la descente vers le drain. Ne vous fiez jamais à l’œil; c’est le meilleur moyen de commettre une erreur coûteuse.

Votre feuille de route pour un audit de la pente parfait

  1. Test de la bille : Placez une bille de roulement au point le plus éloigné du drain. Elle doit rouler naturellement et sans hésitation jusqu’au drain.
  2. Mesure au niveau à bulle : Utilisez un niveau de 4 pieds. Pour chaque pied de longueur, vous devriez mesurer un dénivelé d’au moins 1/4 de pouce.
  3. Test d’écoulement à l’eau : Avant la pose de la céramique (sur la chape ou le receveur), versez un seau d’eau. L’évacuation doit être complète en moins de 60 secondes, sans formation de flaques.
  4. Vérification des coins : Après le test d’écoulement, inspectez les coins. Aucune petite flaque ne doit y subsister après quelques minutes.
  5. Contrôle de l’uniformité : Passez une longue règle sur la surface de la chape. Elle doit être parfaitement plane, sans creux ni bosses qui pourraient retenir l’eau sous les carreaux.

Ignorer la rigueur de cette étape, c’est garantir des problèmes. Prendre le temps de créer et de valider une pente parfaite, c’est s’assurer des décennies de tranquillité.

Comment installer une douche italienne au sous-sol avec seulement 6 pouces de jeu pour le drain ?

Installer une douche à l’italienne dans un sous-sol sur une dalle de béton au Québec présente un défi de taille : la gravité. Contrairement à un plancher de bois à l’étage où l’on peut facilement accéder à la plomberie par en dessous, la dalle de béton est un obstacle rigide. Pour encastrer le drain et la tuyauterie tout en respectant la pente d’évacuation, il n’y a pas de solution magique; il faut créer de l’espace vertical.

La première option, et la plus « propre » en termes de résultat final, est de casser la dalle de béton. Cela implique de louer un marteau-piqueur, de creuser une tranchée pour la nouvelle plomberie, de positionner le drain et de couler du béton à nouveau. C’est une opération lourde, poussiéreuse et coûteuse, mais c’est la seule façon d’obtenir une véritable douche de plain-pied sans aucune marche. Il faut prévoir un budget supplémentaire significatif pour cette partie des travaux.

La deuxième option, un compromis souvent choisi, est de surélever le plancher. Au lieu de creuser, on construit un nouveau sous-plancher surélevé sur toute la surface de la salle de bain (ou juste pour la douche). Cette estrade, généralement de quelques pouces de hauteur, permet de faire passer la plomberie par-dessus la dalle de béton existante. Le résultat n’est plus une douche de plain-pied au sens strict, car il y aura un petit seuil à l’entrée de la douche, mais cela évite les travaux de démolition majeurs. C’est une solution plus rapide et moins chère.

Une troisième solution technique existe pour les cas les plus complexes où l’évacuation par gravité est impossible : la pompe de relevage (parfois appelée « Saniflo », du nom d’une marque connue). Ce système recueille les eaux usées dans un réservoir et les pompe activement vers le tuyau d’évacuation principal de la maison. C’est une solution efficace mais qui ajoute un élément mécanique (et donc une source de panne potentielle) à votre installation. Elle requiert également un entretien périodique.

Étude de cas : les options chiffrées pour un sous-sol québécois

Selon les données de projets de rénovation au Québec, les coûts varient grandement. Casser la dalle de béton pour encastrer la plomberie peut ajouter entre 2 000 $ et 3 000 $ au projet, en comptant la location d’outils et la main-d’œuvre. L’installation d’une pompe de relevage est une option intermédiaire, coûtant généralement entre 800 $ et 1 200 $ pour l’équipement et la pose. La surélévation du plancher est la solution la moins coûteuse en matériaux, mais le coût de la main-d’œuvre pour construire la structure doit être pris en compte.

Chaque option a ses avantages et ses inconvénients. Le choix final dépendra de votre budget, de votre tolérance au dérangement des travaux et de votre désir d’obtenir une finition de plain-pied parfaite.

Comment planifier votre salle de bain pour aujourd’hui et dans 10 ans ?

Une rénovation de salle de bain est un investissement majeur. La pire erreur serait de ne penser qu’à vos besoins actuels. Une planification intelligente anticipe l’avenir. Dans 10, 15 ou 20 ans, vos besoins auront changé. Peut-être aurez-vous des enfants, des parents vieillissants qui viendront vivre avec vous, ou vous-même aurez besoin de plus de sécurité et de confort. Penser « évolutif » dès aujourd’hui, c’est vous éviter une autre rénovation coûteuse plus tard.

La douche à l’italienne est déjà un excellent point de départ pour une conception universelle grâce à son absence de seuil. Mais il faut aller plus loin. L’élément le plus simple et le plus important à prévoir est l’installation de renforts dans les murs. Avant de fermer les murs avec le gypse ou les panneaux de ciment, installez des blocs de bois (des 2×6 ou 2×8) entre les montants de mur, aux endroits stratégiques où des barres d’appui pourraient un jour être installées. La hauteur standard se situe entre 33 et 36 pouces du sol. Ce geste simple, qui ne coûte presque rien en matériaux, vous permettra de fixer solidement des barres d’appui n’importe où dans le futur, sans avoir à chercher les montants ou à utiliser des ancrages peu fiables.

Pensez aussi à la plomberie. Envisagez d’installer une robinetterie thermostatique. Elle maintient une température d’eau constante, évitant les risques de brûlures causées par une fluctuation soudaine de pression (quand quelqu’un tire la chasse d’eau ailleurs dans la maison, par exemple). C’est une sécurité essentielle pour les enfants et les personnes âgées. De même, l’intégration d’une douchette à main sur un rail ajustable offre une flexibilité énorme, que ce soit pour laver les enfants, nettoyer la douche ou permettre à une personne de se doucher en position assise.

Enfin, n’oubliez pas la planification administrative. Avant de commencer de gros travaux, surtout s’ils impliquent de modifier la plomberie ou la structure, une vérification auprès de votre municipalité au Québec est une bonne pratique. Certaines rénovations majeures peuvent nécessiter un permis, et il vaut mieux le savoir avant de commencer que de devoir tout arrêter en plein milieu du chantier.

Comment rénover votre salle de bain en 21 jours sans tout démolir ?

Le mythe de la rénovation de salle de bain qui s’éternise pendant des mois n’est pas une fatalité. Avec une planification rigoureuse et les bons choix de matériaux, un projet de transformation, même incluant une douche à l’italienne, peut être complété en trois semaines. Le secret ? Minimiser les temps de séchage et optimiser la séquence des travaux. Chaque jour d’attente pour qu’un matériau sèche est un jour de perdu sur le calendrier.

Le facteur qui ralentit le plus une installation traditionnelle est le coulage d’une chape de mortier pour créer la pente. Cette étape nécessite un temps de séchage de plusieurs jours, voire une semaine, avant que la membrane d’étanchéité puisse être posée. Pour accélérer le processus, les receveurs de douche préfabriqués à carreler sont une solution formidable. Ces bases, souvent en mousse de polystyrène extrudé, ont déjà la pente intégrée et sont prêtes à recevoir la membrane et les carreaux immédiatement. L’économie de temps est considérable.

Un autre gain de temps majeur peut être réalisé sur les murs. Au lieu d’installer des panneaux de ciment, puis une membrane, puis des carreaux (trois étapes distinctes), des systèmes de panneaux prêts à carreler comme le Schluter-KERDI-BOARD combinent le support, l’étanchéité et l’isolation en un seul produit. Ils se coupent facilement et s’installent rapidement, réduisant de plusieurs jours le temps de préparation des murs. Pour une solution encore plus rapide, les panneaux muraux en acrylique ou en composite se posent en quelques heures et éliminent complètement le besoin de carrelage et de joints.

Le tableau ci-dessous compare les durées et les coûts approximatifs de différentes approches pour une rénovation de douche au Québec. Ces chiffres vous aideront à voir où les gains de temps et les économies peuvent être réalisés.

Comparatif des solutions de rénovation de douche : temps et coûts
Solution Durée estimée Coût estimé (matériaux et main d’œuvre) Avantages clés
Receveur préfabriqué + Panneaux Kerdi-Board 7-10 jours 3 500 $ – 5 500 $ Installation rapide, étanchéité garantie
Panneaux muraux acryliques 3-4 jours 2 500 $ – 4 000 $ Pas de temps de séchage, entretien facile
Installation traditionnelle complète (chape en béton) 15-21 jours 4 500 $ – 8 000 $ Personnalisation maximale, durabilité

Une rénovation rapide n’est pas synonyme de travail bâclé. Au contraire, elle est le fruit d’une planification experte et de l’utilisation de technologies modernes qui optimisent chaque étape du processus.

À retenir

  • L’étanchéité est invisible mais vitale : La protection de votre maison ne vient pas de la céramique, mais de la membrane et du scellement méticuleux des joints et des coins en dessous.
  • La pente n’est pas négociable : Une inclinaison de 2% (1/4 po par pied) vers le drain est la règle absolue du Code pour empêcher l’eau de stagner et de créer des moisissures.
  • Anticipez le futur : Intégrer des renforts dans les murs pour de futures barres d’appui lors de la construction est un investissement minime pour une sécurité et une adaptabilité maximales à long terme.

Comment créer une salle de bain belle ET sécuritaire pour vieillir chez vous ?

Créer une salle de bain qui est à la fois un joyau esthétique et un havre de sécurité pour les années à venir est l’objectif ultime de toute rénovation intelligente. La douche à l’italienne est au cœur de cette philosophie. En éliminant le seuil à enjamber, elle supprime l’un des principaux risques de chute dans la maison, un enjeu majeur pour le maintien à domicile en toute sécurité.

La douche à l’italienne séduit par son esthétique moderne, son accessibilité facilitée et sa maintenance simplifiée, rendant son installation désirable pour tous les âges.

– Kevin Brazier, Spécialiste adaptation d’habitat pour senior – ANCCLIC

Mais la sécurité va au-delà de l’absence de seuil. Le choix du revêtement de sol est crucial. Optez pour une céramique avec un coefficient de friction élevé (indice antidérapant). Les carreaux de petit format, comme la mosaïque, offrent également une meilleure adhérence grâce au plus grand nombre de joints de coulis. L’éclairage est un autre pilier de la sécurité. Un bon éclairage général doit être complété par un éclairage direct et étanche (certifié « wet location ») à l’intérieur de la douche. Cela élimine les zones d’ombre et permet de bien voir où l’on met les pieds.

Pensez également aux accessoires qui améliorent le confort et la sécurité. Un banc de douche, qu’il soit intégré à la structure ou rabattable, offre un confort inestimable et une sécurité accrue pour les personnes à mobilité réduite. La douchette à main, comme mentionné précédemment, est indispensable pour pouvoir se doucher en position assise. Enfin, des barres d’appui solidement ancrées ne sont pas un signe de faiblesse, mais une précaution intelligente. Choisir des modèles au design soigné permet de les intégrer harmonieusement à votre décor sans sacrifier le style.

En combinant un design de plain-pied, des matériaux antidérapants, un éclairage adéquat et des accessoires bien pensés, vous ne créez pas une salle de bain « pour personnes âgées », mais une salle de bain universelle, confortable et sécuritaire pour tous les membres de la famille, à toutes les étapes de la vie. C’est l’investissement le plus durable que vous puissiez faire dans votre maison.

Pour que votre projet soit une réussite complète, il est essentiel de revoir les principes d’une conception à la fois belle et sécuritaire sur le long terme.

Pour garantir une installation qui traversera les décennies sans causer de maux de tête, l’étape suivante consiste à faire valider votre plan par un maître plombier certifié au Québec. Son expertise vous assurera que chaque détail respecte le Code et les règles de l’art pour une forteresse d’étanchéité parfaite.

Questions fréquentes sur l’installation d’une douche plain-pied

Quelle hauteur de seuil est acceptable pour l’accessibilité future?

Idéalement, zéro. La réglementation la plus récente pour les nouvelles constructions interdit tout ressaut. En rénovation au Québec, un seuil minimal de 20 mm (environ 3/4 de pouce) est parfois toléré pour faciliter l’installation, mais l’objectif doit toujours être de s’approcher le plus possible d’un accès de plain-pied pour garantir une accessibilité maximale.

Comment préparer les murs pour l’installation future de barres d’appui?

C’est une étape cruciale à faire avant de fermer les murs. Installez des renforts horizontaux en bois, idéalement des 2×6 ou 2×8, entre les montants verticaux du mur. Placez-les à une hauteur standard de 33 à 36 pouces du sol fini. Cela crée une zone d’ancrage solide sur toute la largeur, vous permettant de fixer des barres d’appui robustes n’importe où, le jour où vous en aurez besoin.

Quel type d’éclairage privilégier pour la sécurité?

La sécurité passe par la visibilité. Il faut un éclairage en couches. En plus de l’éclairage général de la salle de bain, il est impératif d’installer des luminaires spécifiquement dans la douche. Ceux-ci doivent être des spots encastrés certifiés « wet location » (emplacement humide) pour résister à l’eau et à la vapeur, garantissant ainsi une visibilité parfaite et prévenant les accidents.

Rédigé par Catherine Labonté, Entrepreneure générale spécialisée en rénovation de cuisines et salles de bain, détentrice d'une licence RBQ depuis 14 ans et certifiée en pose de membranes d'étanchéité Schluter et Kerdi. Elle dirige une équipe multidisciplinaire qui réalise 40 à 50 projets de pièces d'eau par année dans la région métropolitaine.